Le premier album Dandy (2015) célébrait l’eau et était mine de rien une ébauche déjà balèze d’un univers musical affirmé tandis que Anna & Robby (2017), qui rendait grâce à l’air, s’aventurait vers des terres électro-pop. Avant Feu.E (2020), où l’élément était au cœur de cette belle ouvrage. Machine Ronde, la Terre, cristallise les trois précédents essais avec une classe folle. Bertier assume sa filiation avec un certain rock lettré et là, difficile de ne pas penser à Patti Smith pour la démarche et encore moins à Alain Bashung, Jacques Higelin, Jean-Louis Murat ou Christophe Miossec. Machine Ronde est un disque de chair et de sang. Il vibre, pulse, palpite, tremblote parfois ; émeut surtout. Machine Ronde célèbre les guitares. Les racines de la musique noire américaine. Celles du rock. Du blues. Cette galette chaude a été enregistrée et mixée en quinze jours sous la houlette du guitariste et grand sorcier Yan Péchin (Alain Bashung, Hubert-Félix Thiéfaine, Brigitte Fontaine), compositeur des dix chansons.

Ce 23 avril, autour des voix de Lara et Pierre, l’équipe scène réunit des musiciens belges talentueux, ouverts au brassage musical et aussi attentifs aux notes qu’aux paroles. A la guitare électrique, Geoffrey Hautvas (Von Durden, Vismets, Fou Detective, Chance, chanteur de Electric Château…). A la guitare sèche, benjamin de l’équipe, Yvan Rother (Lola Bonfanti & Cobalt, Piwi…). A la batterie et à la basse, deux références du monde du jazz belge, deux amis porteurs de leurs propres projets : respectivement, Michel Seba (Eddy Louiss, Toots Thielemans, Eric Truffaz…) et Bernard Bilou Doneux, (Jean-Pierre Catoul, Nathalie Loriers, Laurent Blondiau…). Avant le live, l’inclassable Lucas Racasse (Moyens du bord production) propose une création unique, un moyen métrage d’animation, intitulé Bertier "Machine Ronde", qui réinterprète l’album, les musiques de Yan Péchin et les textes de Pierre Dungen.